Interview Hideo Kojima (Site officiel Metal Gear Solid 4)

Au démarrage du travail, j'ai commencé à me demander si mon message que nous voulions passer aux générations futures avait vraiment été transmis, à la fois aux joueurs, mais aussi à mon équipe. Après tout, j'étais conscient que ça allait être mon dernier Metal Gear, ce qui voulait dire que l'équipe allait devoir continuer elle-même la série après mon départ.

Toutefois, j'ai compris que, peut-être, il y avait certaines choses que l'on ne pouvait pas transmettre. La volonté d'une personne, ses pensées et ses émotions ne peuvent pas être encodées dans ses gènes et ne sont pas non plus une partie de son mémétique. Si on combine tous ces facteurs restants, il vous reste les sens d'une personne et c'est le thème du jeu cette fois. Voilà pourquoi c'est vraiment mon dernier Metal Gear et la fin de l'histoire de Solide Snake. Il y a des chances pour qu'un Metal Gear Solid 5 se fasse, et ce sera sans doute un monde différent, d'autres personnages et une toute autre histoire.

Etsu Tamari : Pensez-vous vraiment que les sens ne puissent pas se transmettre ?

Hideo Kojima : Je pense que même si on n'est pas capable de décrire quelque chose par les mots, il est important de le montrer indirectement. Peu importe combien de fois un parent doit dire à son enfant d'être sage ou de soigner son apparence, souvent l'enfant n'écoute pas. Je dois donc faire vivre Snake, qui continue à se battre malgré son âge, au lieu d'offrir un message direct. C'est comme un père qui part travailler dur chaque jour pour subvenir aux besoins de son enfant, au lieu de simplement lui dire qu'il l'aime. Dans le jeu, Meryl et d'autres personnages disent à Old Snake qu'il n'a pas à se battre, qu'ils le remplaceront. Mais Snake continue à se battre. C'est pourquoi il veut passer le relais. Évidemment, ils ne peuvent peut-être pas le comprendre tant il est vivant.