Ayeh fini le jeu ! Enfin pas à 100%, faut pas deconner non plus.
En ce qui me concerne, deux sujets me tiennent à cœur sur le jeu. Je ne m'étendrai pas sur le jeu et son gameplay que je trouve parfaits, à l'exception des combats de boss, bourrins au possible et de petites maladresses que je pardonne volontiers tant c'est compensé par un plaisir de jeu incroyable et un aboutissement réussi du concept de Metal Gear.
Les deux sujets dont je souhaite parler plus en détails sont :
Le rythme de la narration : je comprend qu'il agace, mais c'est tout simplement la seule manière de raconter cette histoire qui se veut moins confinée que celle du 1 du 2 ou du 3. On n'est pas coincé dans un endroit spécifique avec une crise immédiate a résoudre. Normal qu'il y ait beaucoup de rebondissements dans le 1, l'urgence de la situation appelle à plus de densité. Ici, on est sur une histoire qui dure plusieurs semaines, plusieurs mois. On vit pour de vrai avec Big Boss, y compris dans son quotidien le plus ordinaire : missions ordinaires, gestion de la base, etc. Ca n'aurait aucun sens qu'à chaque mission il y ait une révélation ou un twist. C'est en cela que MGS4 était à mon sens hyper mal dosé.
Du coup si on accepte ça, la dynamique du jeu, avec ses moments intenses et ses moments plus calmes, passe mieux. Ce qui en fait un épisode tout à fait cohérent.
Même si je veux bien admettre que Kojima manque un peu de subtilité dans sa manière... d'être subtil ! A force de voir etre le plus juste possible, il ne fait vraiment tellement rien dire à Big Boss et c'est parfois peu crédible. Et côté jeu, c'est vrai peut être qu'un peu plus de diversité dans les objectifs des missions annexes aurait mieux fait passer la pilule. Que ce soit dans les missions de terrain, les choses à faire la mother base et la gestion de la mother base, il y aurait eu une myriade de possibilités à exploiter : organiser des entraînements, faire des interrogatoires, avoir un système de relations diplomatiques, faire du traffic... Mais ce sont les seules réserves que j'émettrai là dessus. Pour le reste tout est parfaitement dosé, plus mature, moins exagéré, moins pathos et plus poignant.
J'en viens au scénario pur :
Je n'ai rien contre le twist de fin, qui est sympa, d'autant qu'il rend un peu plus crédible Zero en tant que chef des patriotes, alors que le 4 amenait ça de manière assez brutale.
Dommage par contre que la mission "vérité" se débloque comme par enchantement sans que rien ne nous y amène. Globalement, certains passages manquent un peu (voire carrément) de finition, comme certains passages du scénario un peu flous (genre : d'où sortent les cassettes ?!) ou incohérents et, évidemment le côté bâclé du chapitre 2 et de l'absence de fin pour l'arc "Eli". Mais en ce qui me concerne, ça ne me gâche pas trop l'expérience et ça tient globalement la route.
Cela étant, je sais qu'en tant qu'en tant que fan de MGS, on aime être mené en bateau dans les trailers et on aime les twists, mais j'ai été un peu déçu de ne pas avoir une histoire plus directe et plus dans la veine de ce que suggéraient les trailers. Je les ai trouvé tellement classes que je me suis trop fait une idée de l'ambiance du jeu et je n'arrive pas vraiment à m'en détacher.
Du coup j'aurais aimé une intrigue plus psychologique, avec un Big Boss s'abandonnant petit à petit à la colère, engrainé par Miller et par les fourberies d'Ocelot, et perdant petit à petit le sens des réalités. Finalement, le côté borderline suggéré par les trailers n'est que tromperie et tous les thèmes choc sont à peine effleurés.
J'aurais aimé aussi plus d'hallucinations dues au coma ou à d'autres raisons (comme l'intrigue de Paz). Et aussi que le côté bizarre soit moins "expliqué". Par exemple j'aurais aimé qu'on ne me dise pas qui était The Man On Fire. Parce que du coup, dans l'état, les comparaisons avec David Lynch me font un peu sourire.
Et même en gardant l'idée du double de Big Boss, c'est dommage qu'il n'ait aucun trouble de la personnalité, aucun cauchemar, bref aucune séquelle de sa transformation.
Globalement, la déception que j'ai concerne la comparaison entre ce qui se dégageait des trailers et ce qu'on a eu. Le côté sombre est finalament assez gentil, tout comme l'aspect borderline ou l'aspect bizarre qu'on nous avait promis.
Mais c'est une envie très conditionnée par la campagne marketing du jeu. Sorti de ça et mis à part quelques maladresses, le jeu n'en reste pas moins extrêmement cohérent, abouti, poignant, élégamment mis en scène, jouissif en termes de gameplay et culte dans sa manière "à la Kojima" de marier des moments de grand mauvais goût à d'autres de grande classe artistique