Les
métamatériaux, ça vous parle ? C'est l'expression utilisée par les scientifiques pour définir l'invisibilité des matériaux.
Souvenez-vous, il y a quelques semaines je vous emmenais déjà dans les entrailles des avancées les plus folles en robotique en vous proposant une petite vidéo des travaux de la
DARPA (Defense Advanced Research Projects Agency). Vos réactions furent les même que la mienne :
Metal Gear n'est clairement plus très loin.
Revenons à nos moutons de
métamatériaux. Et si il était possible de rendre "invisible" un objet ? A la manière de la cape d'invisibilité dans
Harry Potter ou même du
camouflage optique dans
notre saga préférée? Les multiples pistes avancées par Monsieur Kojima au fil des années et qui se vérifient aujourd'hui ne sont plus à démontrer. La société
DARPA fait actuellement des recherches sur ces matériaux capables de se substituer à la vision. Mais comment tout cela fonctionne ? Tout repose sur le principe de "jongler" avec les propriétés électromagnétiques des matériaux. Contrôler leur indice de réfraction en courbant la trajectoire des ondes. Tout ceci n'est encore qu'expérimental, mais
John Pendry (chercheur invité au congrès organisé au Texas par la DARPA) trouve un métamatériau capable de courber la trajectoire d'une onde dans le sens opposé à sa direction de départ. Comme l'eau d'un torrent qui contourne un rocher et reprend sa course. Tout ce qui est placé à l'intérieur de ce revêtement est donc invisible.
L'idée serait donc que pour chaque onde, sa trajectoire soit aussitôt renvoyée dans le sens opposé pour simuler une invisibilité. Si en théorie ce procédé fonctionne véritablement et que ces quelques expériences lancent la course à l'invisibilité, la réalité est bien plus complexe. Le problème réside dans la géométrie de ce "métamatériau" qui doit être beaucoup plus fine que l'onde que l'on souhaite courber. Pour la lumière l'onde s'apparente à la couleur. Il faudrait donc des matériaux dix fois plus petit que l'onde, ce qui se calculerait en nanomètres.
"Pour faire une cape, il faut fabriquer des structures dix fois plus petites que la longueur d'onde que l'on veut manipuler. C'est donc relativement aisé avec les ondes radar ou radio dont la longueur se mesure en millimètres ou en centimètres. Avec de la lumière visible, c'est une autre affaire : il faut graver des motifs de quelques dizaines de nanomètres."Vous l'aurez compris, le camouflage optique n'est pas pour aujourd'hui mais les récentes avancées dans le domaine, ainsi qu'en nanotechnologie, nous montrent un avenir très... Kojimaèsque. Une fois de plus l'homme avait vu juste.
"L'invisibilité entre dans la réalité matérielle", LeSoir.be