flying_fox a écrit:
Toujours cette histoire de laboratoires.
:)
Oui la portée philosophique de MGS2 se poursuit avec MGS3, heureusement!
C'est un contre-pied fort amusant à mon goût, qui enrichit la discussion déjà abordée avant MGS2. Et en effet, c'est superflu de rentrer dans une forme de compétition, en matière de discours philosophique je pense aussi que MGS2 sort vainqueur.
lol Ce n'est pas mon fort, mais je vais me prêter un peu au jeu...
Les comparaisons suffiront amplement pour analyser ces œuvres, il y a des parallèles incessants et elles sont nécessaires à la compréhension de l’œuvre dans son ensemble. Il faut les faire. Toutefois pour m'affranchir des ping-pongs inévitables entre les titres, je préfère souvent regarder MGS3 dans son contexte chronologique fictif. C'est-à-dire comme le prologue d'une saga, un pilier fondamental à l'essence humaine de John (Doe) qui accompagne la naissance de Big Boss.
Car perso je ne me suis jamais identifié aussi bien à un avatar au début d'un jeu, nettement plus que dans PW c'est sûr... Et la mention de l'aspect émotionnel par StrangeAtlas étaye déjà mes propos
De plus je pense qu'on est confronté à deux ennemis universels encore davantage que dans les épisodes précédents: la nature, et soi-même.
Ce qui renforce l'un des atouts majeurs de MGS3 à mon goût: l'immersion totale, dès le début de la première partie. C'est pour ça que je citais le gameplay déjà vieillot pour l'époque, car je crois qu'il suffisait à briser l'immersion de nombreux joueurs, et je me demande si ce n'est pas (in)justement l'un des facteurs principaux pour expliquer nos différences de ressenti et d'attachement entre MGS2 et MGS3. Je ne parle pas de la rejouabilité et de la durabilité des deux titres, ce que je veux dire c'est que malgré leurs messages respectifs qui questionnent les joueurs sur leur condition, je crois que les différences d'appréciation entre ces deux titres sont grandement influencées par notre conditionnement préalable.
Perso je n'ai malheureusement pas suivi la com' MGS2, donc je suis passé à côté de l'essentiel à l'époque (ce qui ne m'a pas empêché de me prendre une bonne claque après le tanker
). De même je n'ai pas suivi la com' de MGS3, et là je crois que c'est à contrario une chance d'avoir pu apprécier une immersion naturelle, non sollicitée.
Ce qui m'a permis aussi de juger les deux titres sans à priori trop enracinés en moi. D'où mon message précédent sur le fatalisme lié à la destinée, car je suis plutôt un défenseur du déterminisme: les différences individuelles s'expliquent surtout par les différences d'expérience personnelle (mème + scène), bien davantage que par les différences innées (gènes), et je crois qu'on a généralement tendance à donner trop de crédit à l'existentialisme et ses acquis, en omettant ou en souhaitant oublier combien le déterminisme lié à la condition humaine peut souvent prédominer quand même, bien malgré nous.
D'où ma prédilection pour MGS3, étayée par le dernier post de Wolfen: je ne préfère pas un déterminisme parfois jugé passif (MGS3) à un existentialisme plutôt considéré actif (MGS2), car ce sont deux vérités coexistantes qui bénéficient toutes les deux d'un potentiel à la fois actif et passif. Par contre, j'admire le génie de la volonté humaine. Pas seulement pour se connaître soi-même, mais aussi pour être capable de comprendre et d'influencer positivement l'instinct et les émotions au profit de valeurs humanistes (Peace), ne serait-ce qu'en interrogeant chacun de nous sur les moyens dont nous disposons pour y parvenir. D'une part le mérite de la simplicité réside dans l'aboutissement de la réflexion. Et d'autre part, à mon sens le déterminisme est un outil existentiel bien plus efficace, donc je préfère MGS3 pour l'avoir démontré aussi bien, au moyen d'un paradigme mieux assimilé, plus naturel et davantage reproductible. Ni + ni - absurde à mon goût. Et je ne doute pas une seconde que MGSV supplantera ces prédécesseurs en la matière!
Quant aux subtilités de MGS2, elle restent la quintessence de la saga et je crois qu'elles ne méritent d'être expliquées qu'ensuite, du moins elles ne peuvent probablement pas être comprises avant de les avoir vécues personnellement (quitte à être imposées dans MGS3), d'autant plus qu'elles nécessitent un effort volontaire significatif. Par exemple il ne suffit pas de se limiter au M9 modifié ni à la discrétion des avatars pour apprécier tous leurs mérites à leur juste valeur. Comme quoi, finalement MGS2 est aujourd'hui à sa juste place, d'autant plus qu'il permet à terme de mieux se défendre contre les méfaits qui exploitent abusivement de ces outils pour asseoir une domination (MGS4).
Et peut-être aussi qu'à titre personnel j'ai appris à me connaître davantage avec MGS3 qu'avec MGS2... En tout cas MGS3 est le seul jeu qui mouille le bout de mes doigts à chaque fois!
Sûrement aussi parce que je fais facilement abstraction de son carcan très serré, des limites inhérentes à un paradigme expérimental (contexte reproduit avec brio dans PW), et fort heureusement aujourd'hui dépassé.
1h09: oups, j'ai pas vu l'heure