Les gens, accrochez-vous à votre slip, parce que j'ai une théorie, et elle s'appuie sur des éléments tout ce qu'il y a de plus vaseux.
En premier lieu, je pars du principe qu'Ismaël est bel et bien réel, donc on laisse de côté l'absurdité des flammes qui disparaissent par magie sur sa blouse de patient (ce sont peut-être de fausses flammes, enfin disons que je laisse ça de côté de façon très dogmatique)
Revenons sur la structure de la saga tel que l'a souligné Python Selkan: il y a toujours le personnage jouable "manipulé", et un personnage libre assez badass qui marque le coup à chaque épisode:
MGS1: Solid Snake/ Gray Fox (le soldat libre); MGS2: Raiden/Solid Snake (le gros twist, mais l'idée est de faire de Solid Snake un soldat libre et de lui apporter une dimension nouvelle); MGS4: Old Snake/ Raiden (le jeune disciple inspire le vieux maître ==> "Tu étais l'éclair dans le brouillard).
Le plus beau tandem, le plus mystérieux, serait dans MGS 3: Naked Snake et The Boss.
Or Python Selkan laisse complètement de côté PW, dans lequel on a un Big Boss jouable, qui n'assume pas son nom, ni son statut qui vit sa liberté comme il peut, se met à la recherche de la chimère de son ancien mentor The Boss. Là, la structure coince, ok, mais je trouve que ça éclaire un peu la scénario (assez pauvre au premier abord) de PW, surtout la fin. Pas de mentor, ni de réel disciple.
Je pense que Kojima a choisi des personnages/disciples assez superficiels comme Chico, le cliché du disciple admiratif: rien qu'avec son nom il n'y a pas beaucoup de profondeur à la base, surtout si le joueur ne s'attarde pas sur les cassettes. Kojima ne fait pas preuve de faiblesse, il veut introduire la symbolique dans son histoire, en appauvrissant l'autonomie des personnages, exactement comme avec la Cobra Unit dans MGS3, dont les membres sont bien moins des personnages à part entière que des épreuves pour Naked Snake. Donc Chico et Paz ont cette responsabilité-là dans PW et GZ: montrer l'évolution et la déchéance de Big Boss, qui n'a pas encore, dans ce que l'on connaît de TPP, ni de mentor, ni de réel disciple jouable.
Je pense que c'est là qu'intervient la pertinence de la notion de "Buddy" dans TPP. Kojima a mis en place un système de jeu, dans lequel il y a des personnages presque jouables, des personnages obéissants à Big Boss et contrôlés par lui. Il n'y aura pas un seul disciple, mais plusieurs. Ici, la structure de la saga s'inverse: le joueur contrôle le mentor "libre" (mais aveuglé par la rage paradoxalement), la question pour Venom Snake est de devenir vraiment la légende de Big Boss, de l'incarner dans ses paradoxes, de façon beaucoup plus sérieuses que dans PW. A l'image du personnage, le joueur aura ses responsabilités, et son expérience de vieux fan de la série. Cette thématique est présente depuis le départ avec l'introduction d'enfants soldats dans un jeu vidéo.
Là s'expliquerait aussi peut-être le changement de voix, Kojima voulant donner à un personnage de jeu vidéo une portée artistique inédite, et il avait besoin d'un acteur à part entière pour cela, car malheureusement, le travail d'Hayter, aussi parfait soit-il, appartient à une époque des jeux vidéos où le doubleur avait besoin de donner dans la caricature pour donner au personnage de la consistance. Le choix, difficile je pense, a été pour Kojima d'expérimenter pour son personnage un autre travail, plus cinématographique, c'est-à-dire de trouver son Bryan Cantson pour pouvoir créer son Walter White.
Or, là si l'on reprend la structure générale de la saga, il convient de se poser une question importante: si l'on joue un mentor badassissime, qui va planter les graines dans les motivations de presque tous les personnages de la seconde ère, Liquid, Ocelot, Fox Hound, et pourquoi pas Solid et Solidus, etc... n'aurait-il pas, parmi tous ces disciples, le disciple badassissime, Gray Fox, le Buddy qui nous apportera dans ce TPP l'expérience Metal Gear ultime en terme de gameplay? Une relation filiale privilégiée avec le grand manitou, même plus privilégiée qu'avec les clones. Cela expliquerait le rôle de Jaeger dans les deux premiers metal gear (surtout le 2), mais encore plus le ninja cyborg de MGS1, ce fantôme qui serait le vrai disciple de Big Boss, luttant contre le mauvais héritage de son maître, arrêtant Liquid et démembrant Ocelot pour leur rappeler les valeurs de leur mentor, et parachevant l'éducation du vrai fils, solid snake, en lui apprenant la liberté.
J'en conclue que Gray Fox aura une place à part dans ce TPP, très loin d'être un personnage secondaire, il s'intègrera à l'héritage de la liberté du soldat, de The Boss jusqu'à Raiden. Il sera en quelque sorte le protagoniste de cet épisode, sans être jouable. Comme dans Moby Dick: on a les yeux rivés sur Acab, ce fou furieux amputé, mais le narrateur est Ismaël, ce marin qui va être contaminé par la folie d'Acab, comme Peter Pan le sera par celle du Capitaine Crochet dans l'histoire originale.
M'est avis que Ismaël = Gray Fox, ce qui est une spéculation que l'on faisait depuis le début.
Là, on tombe dans la pure spéculation, la fan fiction, les fantasmes purement subjectifs:
Pourquoi la voix de Sutherland se retrouve-t-elle chez Ismaël et le Médic, sans que Kojima n'ait jamais rien déclaré là-dessus? Kojima cherche à faire spéculer les fans, en plaçant l'histoire à l'époque de la découverte des clones, en faisant réapparaître Mantis, et en donnant à GZ un aspect mission VR assumé.
Le coup du Médic, c'est vraiment très incertain, mais le fait est que l'opération de Paz est très symbolique sur le traumatisme de Big Boss. Or, le choix de la caméra en plan séquence nous cache volontairement le visage du toubib, qui n'a même pas de nom, comme 9 ans plus tard le visage d'Ismaël nous est caché. Je ne dis pas qu'il s'agit d'un clone, et que le visage du Médic ressemble à celui de Big Boss, je dis que la mise en scène cherche à nous cacher un personnage, à réduire volontairement son personnage à celui du figurant parmi les Militaires sans Frontières. C'est ce même personnage qui extrait la bombe des entrailles de Paz avec l'ironie sanglante du signe de la paix inscrit dessus. La scène a lieu à Cuba, Big Boss lui-même porte cette étiquette de Che Guevara qu'il n'assume pas. Or, le Che était un toubib avant d'être un révolutionnaire. Je pense qu'ici, notre Che de TPP, c'est le médic. Dans TPP, Big Boss va essayer de former, parmi tous ses disciples, son disciple parfait, celui qui fera le vrai chef militaire plus qu'il ne pourra le devenir lui-même, il va décider de prendre une vraie responsabilité de père pour cet Ismaël, alors que tout le monde essaie de le forcer à devenir un père. Ocelot, Kaz, Zero, qui va mettre en place les clones, ce péché originel du clonage. Par contre-coup, si Zero veut s'amuser à se prendre pour Dieu en clonant Big Boss, Big Boss lui-même va complètement assumer son rôle de père et de mentor pour Gray Fox. Zero aura ses petits poupées Big Boss ("les enfants terribles"), et Big Boss aura son Null, son loup apprivoisé. Cette relation est clairement sous-entendu par ce que dit Ismaël "J'ai veillé sur toi pendant 9 ans", en le pointant du doigt pour lui dire "Je suis toi". Le marin anonyme qui devient l'hériter d'Acab parmi les matelots.
D'ailleurs indice pourri:
Gray Fox sera lui-même réssucité par le Dr Clark, Para-Medic. MEDIC/PARA-MEDIC trop sournois le Kojima!!!Pourquoi ce jeu avec les voix? Pourquoi cacher son visage?
Je pense que le Médic/Gray Fox/Ismaël est le fils naturel de Big Boss, qu'il aurait conçu avant qu'il devienne stérile, comme Ocelot est le fils naturel de The Boss et de The Sorrow, ce qui dans le récit relève vraiment du détail, mais qui pour tout fan a une importance fondamentale.
Qui est la mère, The Boss? Pourquoi pas? Elle a bien la cicatrice d'un serpent sur son ventre, au-delà de tous les symboles qu'on puisse y trouver c'est peut-être un indice visuel de cet acte qui porte quelque peu le péché de l'inceste, que l'on retrouve sur le ventre de Big Boss au tout début de PW. Mais je crois que Big Boss était déjà stérile avant de rencontrer The Boss, et bon la césarienne de The Boss a l'air d'avoir laissé trop de dégâts. Mais peut-être que cette cicatrice ne date pas d'Ocelot mais de Jaeger (tiens c'est bizarre un nom allemand pour un frère né sur le front de la deuxième guerre mondiale). Jaeger et Ocelot: de faux frères, des jumeaux terribles, une relation aussi tordue que celle qui se tissent entre Ocelot et les clones, et les clones entre eux...
Mais je ne crois pas que la grosse surprise que nous réserve Kojima soit celle-là. Ce serait juste un aspect de l'histoire rendant hommage à une certaine scène de Star Wars. On est plus à ça près! Ce serait un beau sous-titre résumant l'histoire de The Phantom Pain avec toute sa problématique: L'empire contre-attaque!
On a le droit de rêver, non?